La Sarre
La Sarre
La Sarre, affluent droit de la Moselle prend sa source dans les Vosges au pied du Donon à une hauteur de 785 m. Longue de 246 kilomètres elle traverse en France les villes de Sarrebourg, Sarre-Union, Saaralbe et Sarreguemines, sur le territoire allemand ce sont les Villes de Sarrebruck, Völklingen, Sarrelouis, Merzig et Saarburg.
A la hauteur de Konz près de la ville romaine de Trèves à une hauteur de 130 m la Sarre rejoigne la Moselle.
L'attraction principale est sûrement la boucle de la Sarre près de Mettlach, petite ville hébergeant la fabrique de porcelaine Villeroy & Boch, mondialement connue.
Date du parcours : 23 juin au 06 juillet 2016
Longueur : 246 kilomètres
Source altitude : 785 m 48°32'4'' N 7°10'3'' E
Source localisation : Abreschviller (F)
Confluence altitude : 130 m
Confluence localisation : Konz (D) 49°42'5''N 6°34'12'' E
Pays traversés : France, Allemagne
23 juin 2016
La Sarre Blanche
Grand soleil aujourd'hui et il fait déjà chaud tôt le matin. La source de la Sarre Blanche est pratiquement introuvable tant la végétation a poussée sous les pluies abondantes des derniers jours. Un panneau indique la source à l'intérieur de la forêt à environ 150 m de la route qui mène vers le Donon. Le balisage est nul et je sors mon GPS pour la trouver. Je peux m'approcher environ de 50 m de la source sans vraiment la voir. Au loin le temple du Donon trône sur 1009 m d'altitude. La source de la Sarre Blanche naît encore tout juste en Alsace dans le département du Bas-Rhin. Le paysage est fort sympathique, des collines vertes et des forêts denses et vierges.
La jeune rivière accélère dès son début et se présente en mini cascades sur une grande partie. Très vite la Sarre Blanche change de département. Désormais elle coule dans le département de la Moselle en Lorraine. Pas de véritables villages sur son parcours, quelques maisons ou chalets isolés éparpillés par ci par là. De temps en temps des étangs nourris par l'eau de la rivière. Je m'accorde un quart d'heure de repos et m'allonge à l'ombre des arbres aux abords d'un étang, le mercure affiche 34 degrés. La randonnée se fait dans sa totalité sur du macadam, la départementale D 993 n'est jamais trop éloignée de la rivière. Enfin à Hermelange les 2 Sarres se réunissent et la rivière s'appelle désormais la Sarre tout court
24 juin 2016
La Sarre Rouge
Plus facile à trouver que la source de la Sarre Blanche hier. À 500 m de la départementale un petit socle bâti en briques libère la fontaine de la Sarre Rouge et source officielle de la Sarre, bien que en réalité c'est la Sarre Blanche qui constitue la source en tant que cours supérieur le plus haut. C'est aussi la raison pour laquelle j'ai opté de longer les 2 Sarres. Les premiers 5 km se déroulent sur un chemin forestier magnifique, orné de pins, de fougères et de myrtilles. Un petit bout de macadam et puis un autre chemin forestier. La rivière se trouvant toujours en contrebas du chemin forestier, cachée par une végétation luxuriante, elle a déjà prise des dimensions importantes quand je l'aperçois pour la première fois après sa source. Ses eaux coulent avec une rapidité comme si elle avait hâte de quitter la montagne. C'est dû à un dénivellement considérable pendant les premiers kilomètres. Il faut que je quitte mon sentier forestier et je continue sur la départementale peu fréquenté, la rivière toujours à l'œil. Apparemment il y a des poissons parce que de temps en temps des pancartes le signalent " Pêche interdite" ou "Pêche privée". Bientôt la petite ville d'Abreschviller où un petit train historique longeant partiellement le cours de la Sarre Rouge invite au voyage sur des rails anciens. Après le casse-croûte je continue mon chemin en longeant quelques étangs, le court de tennis et les anciennes installations ferroviaires qui abritent maintenant le train historique. Un peu à l'abri des regards la Sarre fait une cascade d'environ 1m qu'on ne remarquerait même pas s'il n'y avait pas cet énorme et joyeux vacarme de l'eau tombante. Je m'arrête un peu avant la confluence des 2 Sarres pour que l'étape de demain vers Sarrebourg ne soit pas trop courte.
25 juin 2016
De la confluence des 2 Sarres à Sarrebourg
Après les pluies battantes de cette nuit il ne pleut pas quand je me lève. Un petit déjeuner rapide et c'est parti pour Sarrebourg. C'est une courte étape aujourd'hui, seulement 15 km. En cours de route je remarque que la pluie abondante a laissé ces traces en forme d'inondations. Le lieu où les 2 Sarres confluent est concerné, l'eau coule à vitesse violente sous le pont mais il ne lui reste plus beaucoup de place. De temps en temps j'entends les sirènes des pompiers qui apparemment ont du boulot aujourd'hui. Mon chemin se déroule entièrement sur une piste verte aujourd'hui. En France on appelle piste verte toutes les anciennes voies ferrées transformées en pistes cyclables. Les premiers kilomètres après Hermelange sont un peu monotones, seule distraction sont les centaines d'agneaux dans des prés verts et inondés par endroits. Bientôt je passe sous le canal de la Marne au Rhin. A Imling je quitte pour un moment la piste cyclable pour voir la Sarre passer ce joli village. Malheureusement le "Café de la Sarre" est fermé, j'aurais bien pris une petite collation. Un peu plus loin un raccourci pour regagner la piste verte, un tunnel long de 30 mètres environ mais seulement 1,30 m de haut, il fallait bien se baisser. A l'entrée de Sarrebourg une base de loisirs au bord d'un lac avec des aires de pic-nic et des stades pour toutes sortes d'activités sportives. A la fin de la piste verte je me retrouve pleinement au centre de la petite ville. Puisque c'est l'heure j'entre dans un sympathique petit resto pour une salade vosgienne et un burger alsacien au munster.
26 juin 2016
De Sarrebourg à Sarre-Union
Journée bien remplie aujourd'hui, non seulement une étape assez longue mais aussi un peu aventurière. Les nombreuses inondations m'obligent à faire des détours et allongent ainsi considérablement mon itinéraire.
La sortie de Sarrebourg est facile puisque c'est dimanche et il y a peu de voitures à cette heure matinale. Une piste verte jusqu'à Sarraltroff mais 2 km avant le village la première inondation. Jusqu'à 15 cm d'eau sur la piste goudronnée, trop tard pour faire demi-tour. J'ôte donc chaussures et chaussettes et je patauge pendant environ 800 m dans l'eau de la Sarre ce qui est fort agréable. Juste à la fin l'eau tourbillonne et prend rapidement de la vitesse, il faut contre agir et faire très attention. Puis je fais 2 km en vain sur un chemin privé qui mène vers le château de Saareck. Mon problème n'est pas le fait qu'il s'agit d'un "chemin privé" et d'une "voie sans issue" mais que ceci n'est annoncé qu'après 2 km de marche vaine sur cette voie. J'essaye quand même de me frayer un chemin à travers la végétation sauvage mais celle-ci gagne le dessus et je me résigne à faire demi-tour. Cela n'arrive qu'à moi pensez-vous? Il faut préciser que 3 grosses voitures immatriculées au Luxembourg sont garées près du château. Nom de dieu...
Prochain village est Oberstinzel, très joli bourg où je fais une petite pause sous un châtaignier. Puis vient Bettborn qui est jumelé avec le village luxembourgeois du même nom.
À Berthelming en plein centre 3 cigognes ont leur nid sur un réverbère et un jardin bien fleuri doté d'une grotte dédié à la Vierge Marie complète les attractions du dimanche. À Romelfing je croque ma pomme près de la Sarre inondée. Le village suivant est une surprise. Fénétrange, une cité médiévale vaut bien le détour. Des maisons vieilles de plusieurs centaines d'années, certaines rénovées, certaines en pleins travaux et d'autres vétustes. Au seul restaurant brasserie du village, "Aux Oubliettes" je me permets de manger un truc sur la terrasse ombragée. Encore 12 km environ dont au moins les 5 premiers sont monotones à pleurer, une départementale avec un trafic important malgré le dimanche à travers Niederstinzel puis Diedendorf et Wolfskirchen. Ce n'est qu'à Bischtroff sur Sarre où la situation devient plus calme et agréable. Une route pratiquement sans trafic vers Zollingen et puis Sarrewerden où je visite la collégiale de Saint Blaise. Ici on offre des balades en barques sur la Sarre mais pas maintenant à cause des inondations. Encore 2 km pour Sarre-Union. À mon arrivée en sirotant mon coca sur une terrasse j'apprends que les français ont gagné leur match de huitième de finale de l'Euro contre l'Irlande et ça se remarque de suite dans la petite ville. Des voitures ornées de tricolores klaxonnent sans interruption.
C'est en 1794 que les 2 communes voisines de Bouquenom et Neu Saarwerden fusionnent pour donner naissance à Sarre-Union.
Louis XIV y séjourna déjà ici en 1683, Georges Pompidou en 1972 ...et moi en 2016.
27 juin 2016
De Sarre-Union à Sarreguemines
La sortie de la ville est directe, mon hôtel est la toute dernière maison de la ville. Le chemin monte un peu vers Schopperten, un joli village. À l'entrée de Keskastel il y a un trafic fou de camions.
Je décide de changer mon parcours, au lieu de prendre la route principale j'emprunte une piste verte découverte par pur hasard. Sans GPS je ne l'aurai pas trouvée, ça c'est sûr. Encore une fois merci pour le bon balisage, haha !!! Cette piste me mène jusqu'au plein centre-ville de Saaralbe. Surprise, cette ville me plaît beaucoup, une église avec 2 flèches et juste devant la tour d'Albe, un régal pour les yeux. L'Albe est une petite rivière qui se déjette ici dans la Sarre, d'où le nom de la ville. Un port fluvial tout neuf sur le canal complète la belle situation et une piste cyclable qui y prend son départ. Ville fleurie oblige, beaucoup d'hommes et de femmes sont en train de nettoyer, couper, planter et embellir. Absolument louable, quel exemple pour d'autres villes. Je ne peux pas partir comme ça, il faut que je m'attarde un moment pour savourer et bien cette harmonie et bien un coca sur une terrasse. A la boulangerie à côté je m'achète une viennoiserie pour la pause de midi. Il est temps maintenant et je prends cette piste cyclable. Ce qui se passe maintenant est incroyablement ennuyant. Le canal à gauche, la Sarre à droite. La Sarre est souvent cachée par une végétation abondante et le canal, toujours tout droit, des fois une courbure et après tout droit et ainsi de suite. Pas de villages, même pas un banc pour poser ses fesses, de toute façon pas aux bons endroits. Rien que 3 bateaux de plaisance pendant une bonne vingtaine de kilomètres. Je suis obligé de déguster ma viennoiserie, une tresse au chocolat, en marchant, et je me pose la question si c'était la punition pour la bonne surprise à Saaralbe du matin. Mais en tant que randonneur il faut bien vivre avec des jours pareils. Heureusement à Sarreguemines je suis dédommagé. Enfin un peu de vie, des bateaux dans l'écluse, à partir d'ici la Sarre est navigable. Je ne vais pas plus loin qu'à la hauteur de mon hôtel, car après 35 km sur une piste goudronnée je me suis fabriqué quelques ampoules et j'ai envie de trouver une pharmacie. La "Brasserie des Arts" est l'adresse où on mange bien et au moins 5 écrans géants diffusent la partie Italie - Espagne. L'Italie prend sa revanche et gagne le match 2:0.
28 juin 2016
De Sarreguemines à Sarrebruck
Temps instable mais pour l'instant il ne pleut pas encore. La ville de Sarreguemines était réputée autrefois pour sa faïencerie, un four du 19e siècle près de la mairie en témoigne encore. Le héros de la ville est apparemment le héron cendré, omniprésent dans la région et surtout ici. J'en vois partout et apparemment il est moins anxieux ici qu'en d'autres lieux. Des pancartes avec des explications sur cet animal sont installées aux abords de la Sarre. Un peu plus loin de l'autre côté c'est la Blies allemande qui rejoint ici la Sarre. À partir de maintenant la Sarre fait frontière avec l'Allemagne sur une dizaine de kilomètres environ avant d'entrer définitivement en Allemagne et donner sa dénomination, Saarland, au Bundesland. Exactement à la frontière est écrit sur le sol en couleur blanche "Willkommen - Bienvenue" et à côté une ancienne borne kilométrique "0 km". Tout change maintenant, il y a plus de cyclistes, fini le calme du côté français, le premier "Biergarten" est bien là et drôlement de plus en plus de panneaux d'interdiction sont présents. Les écluses sont un peu moins nostalgiques, plus neuves et surtout dans un état impeccable. Güdingen est la toute première, un tas d'oies et de canards me souhaitent la bienvenue et annoncent ma présence bruyamment à tout le monde. Bientôt je passe sous une autoroute, peu après sous une autre, celle qui traverse la ville de Sarrebruck. À la hauteur d'une centrale d'énergie je change de rive par un joli pont et continue par des chemins de parcs jusqu'au centre-ville de Sarrebruck. Après l'installation et une bonne douche dans mon hôtel je retourne en ville pour faire semblant de faire shopping. Mais cela ne dure pas et bientôt j'ai envie du calme de la Sarre. D'ailleurs je m'en fou pas mal du consommateur soi-disant "normal". Mais des fois il faut se lancer dans la foule pour remarquer que mon monde à moi ce n'est pas ça. Je préfère le calme des rivières et de leurs abords et les cries discrets de tout ce petit monde ailé et sur quatre pattes qui les entoure.
29 juin 2016
De Sarrebruck à Sarrelouis
Temps mitigé ce matin, le sol est encore tout mouillé de la pluie de la nuit quand je pars de Sarrebruck en direction de Sarrelouis. C'est facile, longer la Sarre, il n'y a pas erreur. Pourtant il faut opter pour la rive gauche puisque celle de droite aboutie dans le vide d'une aciérie. La sortie de la grande ville est bruyante car l'autoroute se trouve toujours à côté de la piste cyclable. Le pays de la Sarre est fortement industrialisé et cela se confirme particulièrement sur environ une dizaine de kilomètres entre Burbach et Völklingen. D'ailleurs, Völklingen, une ville moyenne de 40.000 habitants est connue aujourd'hui surtout pour son patrimoine culturel mondial de l'UNESCO. L'usine sidérurgique "Völklinger Hütte" occupait à son apogée en 1965 jusqu'à 17.000 ouvriers et à sa fermeture on décidait de conserver le site pour la postérité. Mon chemin me mène partiellement à travers ce site. On pourrait consacrer une journée entière rien que pour visiter tout cela. En tant que randonneur je continue à longer ma rivière où d'autres grandes sociétés sont présentes comme "Saarstahl", ce géant de produits métalliques. Je ne vois aucun bateau sur les quais de déchargements, probablement ce moyen de transport est devenu trop cher et on préfère les camions. Bientôt le paysage redevient plus humain et hérons cendrés et cormorans réapparaissent. Les 5 derniers kilomètres je triche et prend un bus pour arriver à temps parce que ma femme vient me chercher à cause d'un examen médical que je dois subir après-demain et nous voulons déjeuner ensemble à Sarrelouis avant de rentrer. Sarrelouis est la ville allemande la plus française, 38.000 habitants et ville forteresse. Sous les ordres de Louis XIV, le célèbre Vauban était encore responsable des plans de la forteresse. Sarrelouis vaut le voyage à lui tout seul.
03 juillet 2016
De Saarelouis à Merzig
Hier soir j'ai participé au "Public Viewing" de la rencontre Allemagne contre l'Italie, mais seulement pendant la première mi-temps. Assez pour pouvoir dire que c'était la première et la dernière fois. C'était une nouvelle expérience pour moi mais je ne vois pas l'utilité d'une telle manifestation de masse avec plusieurs milliers de "fans". Des gens déguisés dans les couleurs des 2 pays adversaires, souvent alcoolisés à l'extrême, des arrestations de jeunes réfugiés qui ne se comportaient pas comme ils fallaient. Chapeau pour une police qui montrait une patience et une retenue énorme. Plus tard j'avais encore l'occasion d'observer les spectateurs assez bruyants qui rentraient chez eux en passant par la place du petit marché où se trouvait mon hôtel. En toute sécurité dans ma chambre au 2e étage j'assistais toute la nuit à leurs performances.
Très fatigué le matin et après un petit-déjeuner je pars de cette belle ville de Sarrelouis. Le temps est pluvieux contrairement à ce qu'ils annonçaient encore hier. Il ne pleut pas vraiment mais toujours des petits crachins qui parsèment la journée. En longeant un vieux bras de la Sarre qui encercle presque toute la vieille ville je quitte Sarrelouis et rejoins la piste à vélos. Un plaisancier arrive comme sur commande quand je monte un escalier afin d'arriver sur le pont, Je le prends en photo avec en plus la belle courbe que la Sarre fait ici. Bientôt sur la rive droite le port de Dillingen/Saarelouis, un port industriel avec des réservoirs de carburants, de ferrailleurs etcétéra. Parce que la piste cyclable se trouve toujours près de la rivière on ne rencontre point de villages à moins de faire à chaque fois une déviation, mais mon but est la rivière. Les villages que je n'ai pas traversés s'appellent Rehlingen et Beckingen où la Nied se déjette dans la Sarre et puis Fremersdorf. Comme c'est une étape relativement courte aujourd'hui, environ 20 kilomètres, j'ai bien le temps pour visiter Merzig et me gâter d'un bon café. Merzig est le chef-lieu de district et compte quelques 30.000 habitants. Réputé pour sa réserve de loups blancs, la ville est jumelée entre autres avec Mertzig au Grand-Duché et avec Saint-Médard-en-Jalles près de Bordeaux. En français Merzig s'appelle Mercy.
04 juillet 2016
De Merzig à Orscholz (Boucle de la Sarre)
Trois minutes après mon départ de Merzig il se met à pleuvoir, rien de méchant, comme hier des crachins qui sont pourtant capables de gâcher la journée. Je passe par le pont pour regagner le bon côté, la bonne rive, longe le port de plaisance et me retrouve sur la piste cyclable. À Schwemlingen je dois changer de rive mais pas pour longtemps, peut-être 3 ou 4 kilomètres. La Sarre est très calme aujourd'hui et quelques bateaux montent ou descendent la rivière. Le village de Dreisbach se dit "Porte de la Boucle" et c'est vrai. Le paysage change brusquement et désormais des hautes collines boisées couronnent les 2 rives. Un restaurant au nom de "Fährhaus" et le ferryboat qui va avec, apparemment c'est le seul sur la Sarre et en Pays de Sarre. Dans la prochaine courbe j'arrive à l'endroit où je dois quitter la piste à vélo pour monter un sentier de forêt qui débute à 170 m d'altitude et qui culmine à 320 m. À cause du mauvais temps le chemin est vaseux et glissant, la prudence est donc obligatoire. D'autant plus que le chemin est très étroit par endroits et des pierres disloquées parsèment la montée très raide. Pour gagner en hauteur le chemin zigzague pas mal à travers des nuages bas et épais, mais en 20 bonnes minutes j'atteints le sommet. Quelle déception, la pluie, les nuages bas et la forêt toute grise dissimulent toute la vue. Au-delà de même pas 10 mètres rien que de la grisaille où terre et ciel s'entremêlent. La raison pour laquelle je suis monté ici est justement pour prendre des photos du hot spot de la Sarre, la Boucle de la Sarre. L'attraction principale de la Sarre reste invisible pour moi, je suis complètement déçu et frustré. Je continue le chemin en direction d'Orscholz et l'Atrium, un centre touristique avec restaurant, tombe à pic. Je décide de déjeuner ici pour passer du temps et me mettre à l'abri et de retourner plus tard voir si la situation s'est améliorée. Et miracle, la pluie cesse et les nuages disparaissent. Tout n'est pas en vain. Il n'y a toujours pas de soleil mais au moins je peux faire des photos et j'en profite au maximum. La boucle est donc bouclée et je peux maintenant tranquillement viser mon hôtel qui n'est plus loin. Après cette journée sportive et même dangereuse je me réjouis de prendre une bonne douche et en prime un bain dans la piscine de l'hôtel.
05 juillet 2016
D' Orscholz à Saarburg
Il ne pleut pas mais le ciel est couvert. En fait, comme je le préfère pour les randonnées. Exactement devant mon hôtel je monte dans un bus en direction de Mettlach car je ne veux pas redescendre le chemin dangereux d'hier. Assez cher le tiquet à 3,50 € pour tout juste 4 kilomètres. Mettlach, encore une de ces villes de porcelaine où réside la manufacture de porcelaine mondialement connue de Villeroy & Boch. Les magasins viennent d'ouvrir et je m'achète un coca et un chausson aux pommes pour la pause de midi. Je décide de continuer à marcher sur la rive gauche. Peu après la petite ville je passe devant la belle chapelle de Saint Lutwinus avec son monument qui invite à rester pour un moment, avant de continuer à travers la forêt. Un beau chemin qui est malheureusement barré après quelques kilomètres à cause de travaux forestiers. Rien n'est signalé d'avance mais des cyclistes qui ont été obligés de faire demi-tour m'avertissent, merci à eux. Un pont pour piétons et cyclistes tombe à pic pour traverser la Sarre et empreinter la rive droite pour arriver à Saarhölzbach. Tout de suite après la Sarre entre en Rhénanie-Palatinat et la piste cyclable continue parallèlement à la B 51, fréquentée moyennement , mais sans glissières séparant route et piste cyclable. Dans la vallée qui devient de plus en plus étroite on aperçoit de loin une énorme carrière.
Bientôt il y a encore une boucle, moins spectaculaire et moins connue que celle que je viens de passer et non visible d'en haut. Par contre, ici-bas je découvre une très belle place pour faire ma pause de midi, les pieds dans l'eau. L'écluse suivante a un sassement de 14,50 m et est ainsi la plus grande de la sorte sur une rivière naturelle en Allemagne. Ici commence également le premier vignoble, et oui, on cultive du vin sur la Sarre, c'est peut-être méconnu mais il y en a. Le chemin se sépare de la route et continue en autonomie vers Serrig sur la rive droite. Sur la rive gauche s'étendent des vastes forêts parsemées de falaises magnifiques. La vallée s'élargit désormais et sur la longueur d'environ 1 kilomètre on a crée une île artificielle pour stagner l'eau sur la rive droite. C'est une mesure écologique compensatoire pour donner un espace à vivre à toutes sortes de volatiles et d'amphibiens. Saarburg, ma destination pour aujourd'hui, est en vue et le soleil s'installe aussi. Ville médiévale de 7.000 âmes environ, elle présente quelques attractions comme la chute d'eau du ruisseau Leuck. Haut de plus de 20 mètres et en plein centre-ville elle est entourée de terrasses de toute sorte où les centaines de touristes se reposent et se régalent. Avant de terminer l'étape d'aujourd'hui je grimpe encore les escaliers menant au château fort de la Sarre qui a été construit par le comte Sigefroid de Luxembourg en 964. En outre Saarburg est évidemment jumelé à Sarrebourg en Lorraine que j'ai passé il y a quelques jours.
06 juillet 2016
De Saarburg à Konz
Grand soleil ce matin et une courte étape. Près de l'église Saint Laurent je descends une petite route pavée puis des escaliers pour gagner la Leuck qui se jette après une gigantesque chute d'eau dans la Sarre. Quelques canards prennent leur bain quotidien exactement à cet endroit. Un panneau de signalisation m'indique 17 kilomètres pour Konz, alors vraiment une courte étape, 3 heures tout au plus. Après la fonderie de cloches qui existe ici depuis le 16e siècle je continue sur la piste vélos comme d'habitude. Rien de spectaculaire aujourd'hui, la Sarre calme et brillante comme un miroir, un tout petit port pour des bateaux de service plutôt, puis une écluse où la Sarre part vers l'est, puis le nord pour revenir vers l'ouest, une autre boucle donc. La dernière écluse avant la Moselle est celle de Kanzem. J'arrive au bon moment pour assister au sassement d'un bateau hollandais. Encore 5 kilomètres environ avant la confluence avec la Moselle. Il y a de plus en plus de cyclistes maintenant mais j'ignore pourquoi. La Sarre coule doucement vers sa fin et se marie sans grande pompe avec la Moselle. À l'endroit même de la confluence une grosse pierre triangulaire a été érigée dédiée à la Sarre et un panneau métallique avec la mention "Saarmündung".